Visite en tiers-lieux : dossier Bruxelles / Lille – conclusions

Les divers projets rencontrés entre Bruxelles et Lille présentent des traits communs qui viennent alimenter la réflexion sur la question des tiers-lieux.

 

Voici ceux que j’ai identifiés :
DÉMARCHE
– La plupart des projets se développent de manière itérative et expérimentale et se construisent « en marchant ».
– Plusieurs de ces espaces (Mutualab, la Coroutine, la foire aux savoir-faire, Transforma) ont été construits avec la communauté et n’auraient vu le jour sans le soutien de celle-ci, cette même communauté qui deviendra bien souvent usagère du lieu.
– Une des raisons d’être de ces projets repose sur le fait de favoriser les croisements : ces espaces sont des « hubs » permettant à des personnes aux profils et intérêts différents de se croiser, collaborer, échanger, se rencontrer. Certains viennent même s’y retrouver pour partager des valeurs.
GESTION
– Si les formes des structures peuvent varier (association, collectif, société privée), chaque lieu essaie de garder une certaine agilité dans son organisation et sa gestion.
– Nombre de ces lieux semblent se détacher du soutien de l’acteur public : c’est particulièrement le cas des espaces dits de coworking rencontrés dont le modèle économique repose majoritairement sur les adhésions des coworkers. Cette autonomie certaine vis-à-vis de l’acteur public est intéressante mais vient interroger le rôle de ces acteurs dans la cité, la dimension citoyenne de leur approche.
ACTIVITÉS
– Les espaces offrent de nombreux usages possibles : ils sont hybrides et modulaires. Ils permettent de mettre en place des activités diverses en corrélation évidemment avec le projet du lieu et ses objectifs.
– Si l’on cherche à favoriser les croisements de pratiques et l’interdisciplinarité dans ces espaces, certaines activités ont du mal à cohabiter. C’est le cas notamment de la pratique fablab et coworking où les besoins et attentes sont différentes. Par ailleurs, même quand cela est rendu possible par les espaces, la porosité des communautés reste difficile à mettre en place.
ESPACE
– Difficile de tirer des conclusions quant à l’emplacement stratégique de ces tiers-lieux. À Bruxelles ils sont plutôt situés en périphérie du centre quand à Lille ils sont plutôt dans le centre.
– Ces lieux ne sont pas toujours ouverts sur la cité. Ils peuvent l’être partiellement (événements) ou très peu.
Ces différents points permettent de mettre en perspective ces tiers-lieux et les Espaces Publics Numériques, perspective qui nous intéresse plus particulièrement dans le cadre de Parcours Numériques. Après réflexion, il apparaît que la place et le rôle dans la cité des projets présentés est différent de celui des EPNs. Le rôle de médiateur et d’éducateur à la culture numérique des EPNs induit des caractéristiques et contraintes aux espaces un tant soit peu différentes comme l’ouverture sur la cité, une programmation en corrélation avec ses missions, des partenariats peut être plus contraints. Par ailleurs, que l’on soit un EPN d’initiative publique ou associative la marge de manœuvre pour transformer son espace en un lieu avec une dynamique proche de ceux présentés sera forcément différente (contrainte sur les amplitudes horaires, les questions de ressources humaines…). Ceci étant, les tiers-lieux rencontrés peuvent être inspirants sur le plan de la démarche, de la gestion, de l’animation des communautés et de la diversité des activités. Libre à chacun de piocher ici et là des idées et recettes pour continuer à faire évoluer son lieu.
Un article-retour de Charlotte Rautureau de l’association PiNG
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