Table ronde “Les travailleurs invisibles du numérique”

Cette première table ronde du cycle “Vivre avec les algorithmes”, organisée en partenariat avec Stereolux, s’intéresse à la place des algorithmes dans notre quotidien sous l’angle du travail.

Les algorithmes ont souvent la réputation d’être des boîtes noires insondables, notamment ceux dits d’apprentissage profond. Cet argument permet de ne pas remettre en cause les résultats des algorithmes, et concourt à leur non-démocratisation en les présentant comme des objets techniques experts. Alors que ceux-ci sont voués à prendre des décisions de plus en plus importantes, pour nous ou sur nous, la question de leur explicabilité et de leur transparence devient centrale. Les rendre accessibles et appréhendables par le plus grand nombre est donc un enjeu clé pour que les algorithmes s’intègrent de façon juste dans nos sociétés. Quel rôle jouent l’art et le design dans la déconstruction et l’appropriation de cette technologie ? Comment peuvent-ils aider à mieux appréhender les algorithmes et leurs enjeux ?

Informations pratiques :

La table ronde est maintenue en ligne. Suite à votre inscription, vous recevrez un lien de connexion par mail avant l’événement, afin de pouvoir y assister. Elle sera diffusée en direct sur Youtube, Facebook et retransmise sur la radio Pi-Node.

19h – En ligne
durée : 2h
Organisateur : Stereolux
Gratuit sur réservation

RÉSERVER

 

Avec :

Paola Tubaro, chargée de recherche au CNRS
Paola Tubaro a rejoint en 2016 le CNRS, où elle est affectée au Laboratoire de Recherche en Informatique d’Orsay. Elle était auparavant enseignante-chercheuse à l’Université de Greenwich (Londres). Économiste de formation, elle mène des recherches interdisciplinaires visant à éclairer des phénomènes socio-économiques complexes à l’aide de la science des données, de la simulation informatique multi-agents et de l’analyse de réseaux sociaux. Ses recherches ont porté sur la vie privée sur internet, les communautés de santé en ligne, et plus récemment, l’économie des plateformes numériques et les transformations du travail que celles-ci entraînent. Elle s’intéresse également à l’éthique de la recherche sur les réseaux sociaux et aux nouvelles méthodologies liées aux big data. Elle enseigne la science des réseaux à l’ENS et à l’ENSAE.
https://databigandsmall.com/

Albertine Meunier, artiste
Née en 1964, Albertine Meunier vit et travaille à Paris et Vitry sur Seine. Elle pratique l’art dit numérique depuis 1998 et utilise Internet comme matériau de création. Elle explore l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois «bricolées», volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques. Ces travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, les grands acteurs de l’internet tel que Google, Twitter ou Facebook et le nouveau monde qui nous entoure. Elle tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie des choses numériques. Albertine déroule le fil d’une poésie ludique, impertinente et drôle. Elle est DataDada et cela se voit !
www.albertinemeunier.net/

Thibault le Page et Léonard Faugeron, designers
Thibault le Page est dessinateur. Après un double cursus en design graphique (ESAA Duperré, Sorbonne Panthéon, EPSAA) et en sciences sociales (EHESS), il obtient deux Master 2. Il a conçu des dispositifs graphiques pour de nombreux artistes et compagnies de théâtre : Olivier Coulon-Jablonka, le collectif Suspended spaces, Boris Nordmann & Benoit Verjat, la compagnie Désirades, le collectif Citerne… En 2018, il est sélectionné au concours Jeunes Talents du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.  Dans le cadre d’un Diplôme Supérieur de Recherche en Design (Bac +8) sous la direction d’Ernesto Oroza à l’ESADSE / Cité du Design, il s’intéresse aux interrelations entre la bande dessinée et le terrain de recherche en sciences humaines et sociales. Inversement, cette recherche nourrit des travaux narratifs fictifs.

Léonard Faugeron est designer scénographe. Il conçoit des expositions, des installations, des parcours de visite, et s’interroge sur le rôle du design et des technologies dans l’espace d’exposition. Il a étudié ces questions en master de recherche en design à l’ENS Paris Saclay, aux archives du Centre Pompidou sur l’exposition « Les Immatériaux » (1985), et en diplôme supérieur d’arts appliqués à l’école Boulle sur le patrimoine technique informatique et sa diffusion.

Thibault le Page et Léonard Faugeron ont conçu l’exposition Clickworkers, dédiée au micro-travail numérique et présentée en 2019 à Saint Étienne.

Modération : Carine Claude, journaliste
Diplômée de l’École du Louvre et de la Sorbonne, Carine Claude est journaliste, spécialiste des arts numériques et des nouveaux médias. Elle a été directrice de l’information de l’agence de presse Art Media Agency et a travaillé pour L’Express, La Tribune, Poptronics, MCD ou encore Makery. Carine Claude enseigne également l’économie du marché de l’art à l’IESA et le journalisme culturel à la Sorbonne.
https://carineclaudenews.wordpress.com/

 


Vivre avec les algorithmes

Relations actuelles et futures entre humains et algorithmes

Si un algorithme peut assez simplement se résumer à une suite d’opérations permettant de résoudre un problème calculable, le rôle et l’importance que cette notion a acquise dans nos vies restent parfois flous et méconnus. Pourtant, des systèmes de recommandations de vidéos à la recherche d’emploi, en passant par l’orientation scolaire ou la commande de repas, difficile aujourd’hui de trouver une activité n’ayant pas intégré, ou travaillé avec, des algorithmes tant ils sont au coeur de nos programmes informatiques.

Depuis une vingtaine d’année, les algorithmes ont ainsi progressivement fait leur entrée dans notre quotidien, et jouent maintenant un rôle central dans nos vies – souvent sans que nous en ayons conscience et que nous comprenions leur fonctionnement et leur rôle précis. Ces hybridations de nos activités aux algorithmes invitent à une réflexion critique sur ceux-ci. Car si les algorithmes entrent dans nos vies, ils ne sont pas neutres : fabriqués par l’humain, ils répondent aux intérêts de ceux les créant. Générant indicateurs et mesures, transmises ou non à leurs utilisateur·rices, les algorithmes modifient subtilement les comportements des personnes.

Ce cycle vise ainsi à questionner ces collaborations entre humains et algorithmes, qu’elles soient volontaires, subies, cachées ou assumées. S’il n’a pas la prétention de proposer une analyse exhaustive de ces collaborations, tant le sujet est vaste et couvre des disciplines variées, il propose une approche centrée sur la place et le rôle joué par artistes et designers dans la façon dont ces collaborations sont pensées, conçues et rendues visibles.

Il se déroulera en novembre et décembre 2020 et sera centré autour de trois grands thèmes :

Les algorithmes dans notre quotidien

Si les algorithmes sont déjà présents dans nos quotidiens, où sont-ils et comment se manifestent-ils ? À quelles fins ? Qui sont les personnes devant collaborer le plus souvent avec les algorithmes et  comment vivent-elles et perçoivent-elles ces interactions ?

Ce thème sera centré sur le cas particulier du travail numérique invisible (Digital Labor), à travers une table ronde dédiée à ce sujet :

Rendre les algorithmes accessibles

Les algorithmes ont souvent la réputation d’être des boîtes noires insondables, notamment les algorithmes dits d’apprentissage profond. Cet argument permet de ne pas remettre en cause les résultats des algorithmes, et concourt à la non-démocratisation des algorithmes en les présentant comme un objet technique expert. Alors que ceux-ci sont voués à prendre des décisions, pour nous ou sur nous, de plus en plus importantes dans nos vies, la question de leur explicabilité et de leur transparence devient centrale. Les rendre accessibles et appréhendables par le plus grand nombre est donc un enjeu clé pour que les algorithmes s’intègrent de façon juste dans nos sociétés. Quel rôle jouent l’art et le design dans la déconstruction et l’appropriation de cette technologie ? Comment peuvent-ils aider à mieux appréhender les algorithmes et leurs enjeux ?

Ce thème sera traité sous la forme d’une table ronde et d’un atelier :

Repenser les algorithmes

Les algorithmes sont bien souvent intégrés à nos vies pour des objectifs d’efficacité, de productivité ou encore de minimisation du risque (obtenir le trajet le plus rapide pour se rendre à un endroit , faire faire les actions et mouvement les plus optimisés à des employé·es, décider si telle personne a le droit à un prêt…). Mais peut-on imaginer les algorithmes autrement, en questionnant ces principes de conception ? Quels nouveaux imaginaires développer autour de nos relations aux algorithmes ? Peut-on sortir d’une approche centrée sur l’efficience et la productivité, et penser les algorithmes comme des entités à part entière de notre environnement ?

Ce thème, plus spéculatif, sera lui aussi traité sous la forme d’une table ronde et d’un atelier  :

 Ce cycle est organisé en partenariat avec Stéréolux et le Human Machine Design Lab de l’École de design Nantes Atlantique et en collaboration avec Estelle Hary, designer et doctorante en design au sein du RMIT University et affiliée au Centre de recherche en design (ENS Paris-Saclay / ENSCI – Les Ateliers) travaillant sur les liens entre design et algorithmes.

En fonction de l’évolution de la situation sanitaire, tout ou partie de ce cycle est susceptible d’être mené en ligne.

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Détail de l'événement
  • Date de début
    3 décembre 2020 19 h 00 min
  • Date de fin
    3 décembre 2020 21 h 00 min
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