« Internet : la pollution cachée » : un documentaire probant sur la consommation énergétique d'Internet

Le film de Coline Tison et Laurent Lichtenstein « Internet la pollution cachée » nous embarque pour un voyage autour de la planète Internet pour nous révéler le vrai visage du Cloud.

 

En partant de nos pratiques les plus banales, telles que prendre des photos de nos enfants et les envoyer à nos famille et amis, les réalisateurs nous démontrent l’impact réel de notre utilisation d’Internet sur l’environnement. « La vérité d’Internet est ailleurs (…) les routes de l’information sentent l’humidité et la poussière » nous préviennent-ils en débutant leur exploration le long des câbles qui serpentent dans les égouts parisiens.
Elles sentent aussi les énergies fossiles car en remontant la pistes des datas centers, ces hangars géants qui peuplent de plus en plus souvent nos banlieues et campagnes, on réalise à quel point leur voracité énergétique s’appuie sur des ressources aussi peu recommandables que le charbon ou le nucléaire.
« Quand on te dit Internet, tu ne penses pas au charbon, malheureusement dans beaucoup d’endroits Internet est alimenté en charbon (…) c’est ici que le nuage, le Cloud devient réalité » commente Gary Cook de Greepeace en observant une des plus anciennes usines à charbon de Caroline du Nord qui alimente les data centers de Google, Apple ou encore Facebook. Tout une partie d’Internet s’est installée dans ce coin des US où l’énergie est bon marché… quelle qu’en soit son coût environnemental.
« Internet, qui apparaît un peu comme un concept virtuel, très nébuleux (…) c’est avant tout une infrastructure lourde, c’est des millions de kilomètres de cuivre, de fibre optique » renchérit le directeur de réseau chez Orange.
Internet posséderait deux faces : l’une reluisante à laquelle 2 milliards d’être humains sont connectés, envoyant des mails, consultant des vidéos et postant divers messages sur les réseaux sociaux, l’autre plus obscure faite de câbles, de charbon et de montagnes détruites dans les Appalaches (les mines de charbon ne produisant plus assez, les industriels rabotent directement les montagnes).
« Les geeks ont fait rentrer le monde entier dans un microprocesseur » comme pour mieux exprimer le fait que derrière le story-telling d’une informatique dématérialisée c’est le monde entier, ressources fossiles et minerais compris, qui est engloutit dans la fabrication et le fonctionnement de nos machines inter-connectées.
Ces mêmes geeks pourtant qui, à l’autre bout des US, dans la Silicon Valley, travaillent dans des conditions de rêves, mangent des produits locaux et bio et ne semblent pas s’imaginer l’impact réel de leurs activités.
En fin de documentaire, des pistes sont imaginées pour un Internet moins impactant, entre data-center décentralisés et énergies renouvelables. Même si cette dernière partie semble moins fouillée que le reste du documentaire, ce dernier constitue une première approche efficace de la matérialité du Cloud.
Alors, si ces quelques lignes vous ont rendu curieux, rendez-vous jeudi 29 mars à 14h au 38 rue du Breil à Nantes pour la projection-débat qui se tiendra durant les rencontres Parcours Numériques 2018 !
Thomas Bernardi, chargé de projet de l’association PiNG
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