Un après-midi à la ressourcerie du Breil

Nous sommes le 1er octobre. C’est le jour que nous avons choisi pour un premier contact sur le terrain, avec les habitants du quartier du Breil – quartier dans lequel PiNG a ses bureaux – afin de leur présenter notre démarche (s)lowtech.

La ressourcerie du réseau des ateliers du Retz emploi nous accueille durant son temps d’ouverture du mercredi après-midi. Elle dispose d’un local au bas d’un immeuble du quartier et y vend, à prix modéré, tout un assortiment d’objets variés, du mobilier à la vaisselle en passant par des jouets pour enfants.
Pour nous, c’est l’occasion de croiser les chalands qui se rendent à la ressourcerie pour échanger avec eux à propos de (s)lowtech.
En guise d’installation, nous avons mis en place un stand, sur lequel sont visibles et accessibles différents DEEE2, des outils pour la réparation, le jeu sur l’obsolescence proposé par le CSC Allée verte de Saint Sébastien, ainsi qu’un ordinateur diffusant un diaporama explicatif de notre démarche.
Au cours de l’après midi, que l’on peut diviser en deux grandes parties, nous avons pu rencontrer une dizaine d’adultes ainsi qu’une douzaine d’enfants.
IMG_6987_light
Un premier curieux s’approche de notre ordinateur pour jeter un œil au diaporama. Je m’approche de lui et demande s’il souhaite quelques renseignements. Sa première réaction est de me demander le prix de l’ordinateur, ce qui n’a pas manqué de me surprendre et de me faire toucher terre. Quand j’ai voulu lui présenter notre démarche, il est tout simplement parti.
Puis une dame du quartier nous raconte qu’elle ne répare pas les objets qu’elle possède mais qu’elle les conserve le plus longtemps possible. Elle dit ne pas se sentir lésée si elle ne possède pas le dernier cri. Pour elle, les objets techniques doivent être conçus pour durer, même si elle constate que c’est de moins en moins le cas.
Une habitante du quartier passe ensuite avec sa fille. Pour elle, la réparation est une activité du quotidien, quoiqu’elle avoue ne jamais réparer d’objets électroniques ou informatiques car elle estime ne pas avoir les compétences pour ça. Elle restaure plutôt du mobilier.
Un couple de sexagénaires nous rend ensuite visite. Madame parle beaucoup. Dans un premier temps pour nous confier qu’ils ne réparent jamais rien. On découvre ensuite que monsieur, plus réservé, était technicien radio dans le passé et que la bricole c’était son domaine : il a suivi une formation dans les années 50, avant l’arrivée massive du transistor sur le marché. Lui, n’était formé que sur la technologie des tubes électroniques ce que l’on nomme plus couramment « technologie à lampes ». L’obsolescence de ses compétences lui a fait par la suite décrocher rapidement pour choisir une autre activité professionnelle, et par extension, un autre rapport aux objets qu’il devait consommer. Il n’a cessé depuis de constater une forte accélération technique et sociale.
« Les gens communiquent très vite désormais… mais je connais aussi des gens qui n’ont pas de téléphone portable, ou de télévision, après tout, chacun son art de vivre ».
Enfin, une dernière personne prend le temps de s’entretenir avec nous. Elle retape plutôt des objets en bois. Avec les objets numériques, « on n’a plus rien à faire » en terme de réparation nous dit-elle.
Elle nous raconte enfin qu’elle préfère les relations humaines directes plutôt que celles par l’entremise d’un PC et d’Internet. C’est pour cette raison qu’elle vient tout les mercredis à la ressourcerie pour y retrouver des visages familiers.
IMG_6989_ligh
Puis vient le temps de la « récréation » … pour les parents qui nous confient une douzaine d’enfants qui déferlent sur notre stand et y restent une heure ou deux. Nous en profitons pour les faire jouer au jeu proposé par le CSC Allée Verte, leur faire faire un peu de pratique : dévisser et revisser des DEEE, regarder à l’intérieur pour voir ce que l’on y trouve, résistances, condensateurs, piles etc. On a droit à quelques aveux également du type : « À la maison on casse beaucoup de choses, donc on rachète beaucoup ! Moi par exemple, j’ai percé le frigo pour voir ce qu’il y avait dedans… ».

Cette première expérience de terrain nous a permis de rentrer en contact avec des résidents du quartier et de ressentir la dynamique dans laquelle certains se trouvent. La plupart ne connaissaient pas (s)lowtech, ni même le projet de PiNG. Quelques-uns viendront découvrir nos locaux lors de l’atelier de réparation que nous proposons le mercredi 12 novembre.

2. Déchets d’équipements électriques et électriques

Partager cet article
Catégories
Archives
Aller au contenu principal