Visite en tiers-lieux : dossier Bruxelles / Lille épisode #2

Deuxième épisode des retours de visite sur le chemin des tiers-lieux à Lille et à Bruxelles, par Charlotte de PiNG.

 

Dans ce deuxième épisode de mon périple bruxellois en tiers-lieux, ce sont deux initiatives somme toute assez opposées que je vais vous présenter.

//// iMAL
Centre culturel, médialab et fablab

Suite à la rencontre avec FoAM (voir épisode #1), nous poursuivons notre programme avec la visite d’iMAL. Pour ce faire, il nous suffit de descendre deux étages, les locaux du centre culturel étant dans le même immeuble que FoAM. C’est Yves Bernard, fondateur du lieu qui nous accueille dans un espace en sommeil. Il n’y a pas d’activités à iMAL ce jour là.

Un peu d’histoire…
iMAL (interactive Media Art Laboratory) est né dans la fin des années 90 sous l’initiative d’Yves Bernard, avec comme objectif de stimuler le processus d’appropriation créative des Nouvelles Technologies. L’aventure commence dans les bureaux de Magic Media, studio de création multimédia tenu par M.Bernard, et se poursuit dans un centre d’entreprise en 2003. Les premières activités de ce médialab se sont déployées dans le cadre de Helsinki et Bruxelles 2000 avec un workshop autour d’installations « nouveaux médias ». C’est l’exposition Continent. Elle regroupe une vingtaine de projets. C’est le déclencheur confiance : les premières aides publiques arrivent. De 2000 à 2006, iMAL organise une exposition par an dans des lieux différents. En 2007, le projet déménage dans ses locaux actuels et devient le Centre de Cultures et Technologies Digitales que nous visitons aujourd’hui. Le Ministère de la culture francophone soutient désormais le projet. Par ailleurs, les liens de son fondateur et directeur avec le milieu artistique flamand lui permettent aussi de bénéficier d’un soutien financier des acteurs publics flamands

Les activités…
iMAL est un centre culturel qui produit des expositions, conférences, concerts, performances. C’est aussi un médialab qui permet « aux artistes de chercher, expérimenter, partager et échanger avec et sur les nouvelles technologies ». En 2012, la structure a ouvert un fablab avec le souhait de mettre à disposition un atelier et ses outils pour les artistes. Le fablab est ouvert au public, après adhésion, le lundi soir et mercredi toute la journée. Le reste du temps, c’est un atelier disponible pour les artistes et les workshops.
Yves Bernard souhaite que son médialab soit ouvert, que le fablab crée des aller-retours avec le public/les publics. Il cherche à drainer des publics différents sur des sujets différents et essaie de toucher les habitants du quartier à travers des partenariats avec des associations locales.

Le lieu…
Les locaux d’iMAL sont assez grands et s’organisent autour des espaces suivants : bureau et espace de travail, grande salle pour séminaire, stages et résidences (10x8m), réserve, espace public de 400m2 avec bar et petite salle de projection ou « black box » (10x4m). On y trouve tout ce qu’il faut pour créer de l’art numérique (ordinateurs, vidéoprojecteurs, wifi, installation audio, capteurs…..).
Pour la petite histoire, une église pentecôtiste africaine occupait les lieux avant que le centre culturel ne s’y installe.

L’organisation…
iMAL est une asbl (association sans but lucratif) qui emploie deux équivalents temps plein. Certains postes, comme celui de l’animateur du fablab, font l’objet de prestation.
Son modèle économique repose sur différentes ressources que sont les prestations de service (location d’espace, organisation de workshops…), les subventions et les cotisations.

La notion de tiers-lieu ?
Pour Yves Bernard, un tiers-lieu est un « lieu de rencontre entre différents usagers et différents services ».

//// LA FOIRE AUX SAVOIR-FAIRE
Autonomie, transmission, citoyenneté

On reprend le tram et on traverse Bruxelles pour nous rendre dans le quartier « Europe » de la capitale belge pour aller à la rencontre de la Foire aux savoir-faire. Vous nous suivez ?

Damien, un des coordinateurs de l’association, nous accueille chez lui pour nous présenter la démarche. La rencontre sera malheureusement courte, nos agendas respectifs étant serrés. L’essence de nos échanges se résume ci-après, en espérant que cela vous donne envie d’aller plus loin.

La raison d’être…
La Foire aux savoir-faire s’est donné pour mission de transmettre à un large public des savoirs-faire pour faire par soi-même plutôt que d’acheter, aller vers plus d’autonomie. Ici l’autonomie mise en avant est une autonomie face à la société de consommation, faisant écho à des enjeux environnementaux, plus qu’une autonomie technique. La technique n’est pas un des objectifs de l’association mais un outil en soi.
La genèse…
Le projet a vu le jour lors de rencontres organisées par la confédération Oxfam, Artisans du Monde « consommer moins, consommer mieux ». Un groupe d’individus, plus intéressés par l’aspect « consommer moins » de l’événement que « consommer mieux », propose alors une première foire aux savoirs-faire avec des stands gratuits : tu fais ton objet et tu repars avec. L’idée était de toucher un large public, souvent plus enclin à dégainer le portefeuille qu’à faire ou construire des choses, toucher ceux qui arguent qu’ils n’ont pas le temps. Pour Damien, « Ils ont le temps mais décident de le dédier à d’autres activités (TV par ex). C’est un choix. ».
Suite à cette rencontre, le projet se structure. Des recettes autour du Do It Yourself (DIY, faites le vous-même) sont partagées en ligne. Un local dans lequel des outils sont mis à disposition est investi et animé par qui le veut. La liberté conférée par ce modèle présente vite des limites en terme d’organisation. Un nouveau modèle est alors proposé avec des ateliers thématiques et animées.

Fonctionnement…
La démarche s’est constituée en asbl en 2006. Elle reçoit des subventions pour payer le local, du temps homme et les matériaux. Le temps homme équivaut à un emploi à temps plein avec un ½ temps sur la coordination et un ½ temps sur l’animation (interventions dans des écoles). Concernant la programmation des activités, tout est possible sur les ateliers et les projets, chacun peut proposer une animation. Il serait difficile de résumer ici l’ensemble des activités proposées mais vous pouvez les découvrir en ligne. (http://foiresavoirfaire.org/)

Prochaine étape, Lille.
Un article-retour de Charlotte Rautureau de l’association PiNG

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