« Web off » : retour sur la conférence

Mercredi 22 février avait lieu une conférence sur « Neutralité du web : pistes pour internet libre et alternatif ». Organisée en collaboration avec le Journal Europa pour la sortie de leur numéro #32 « Web off« , cette conférence a rassemblé une soixantaine de personnes au pôle associatif du 38 Breil.

Retours sur la conférence, en notes et vidéos : 

D’après Guillaume Champeau, le traité ACTA se serait vidé de son contenu depuis qu’il a été rendu public en 2009, suite à une fuite de Wikileaks. Cela ressemble plus actuellement, à une volonté de contourner les dispositifs internationaux de l’OMPI et de l’OMC dans lesquels sont rentrés récemment des pays émergents tel que l’Inde, le Brésil et la Chine. Ces pays n’ayant pas les mêmes politiques en matière de droit d’auteur que la majorité des pays dit Occidentaux, ces derniers tentent de re-créer une entité transnationale exempte de toute contestation. Alors que les questions de droit d’auteur n’étaient jusqu’à présent qu’une affaire de professionnels, il existe désormais une tendance à impliquer le public et les consommateurs.

Alors que les communications par mail sont régies par les mêmes lois que celles pour le courrier postal, en France tout du moins, des dispositifs de filtrage et de surveillance tel que le DPI, scannent sans vergogne les contenus des échanges entre internautes. Ce n’est pas un système nouveau, c’est déjà en place depuis quelques années.

Kheops explique que la surveillance sur le net est de mise partout dans le monde, et que dans certains endroits aux régimes politiques durs, cela peut engendrer des représailles sévères pour des personnes jugées opposantes aux régimes.

Selon lui des outils très utilisés comme Facebook, MSN ou Skype, sont très peu fiables et ne sécurisent pas du tout les échanges. En Syrie par exemple, le DPI
est utilisé pour découvrir les mots de passe Facebook etc ; c’ est alors une question de vie ou de mort pour les opposants. Telecomix cherche à défendre la liberté d’expression et propose des outils pour contourner la censure sur le net. Ils travaillent avec différents outils dont certains sont accessibles pour les utilisateurs lambda, tel que TOR (http://doc.ubuntu-fr.org/tor), SSH, VPN, etc.

Plus près de nous, FAImaison tente d’élaborer un fournisseur d’accès local à Nantes avec l’accompagnement du FDN, premier FAI associatif en France actif depuis 1992. Baptiste explique que la neutralité du net, c’est également bénéficier du même débit quelque soit le contenu qui transite sur la toile. Il nous donne comme exemple le cas d’Orange qui limiterait les accès à YouTube pour favoriser le choix de DailyMotion auprès de leurs abonnés, car Orange a des parts dans DailyMotion. Le Web 2.0, n’est qu’une couche très cadrée et limitée de l’internet, une sorte de minitel amélioré dans lequel on ne peut pas faire d’échange de pair à pair, créer des wikis, communiquer sur IRC ou par visiophonie etc. Par extension le net accessible via nos smartphones, n’est donc pas le net, mais une version appauvrie du net. Baptiste propose de se rendre sur le site respectmynet.eu, pour signaler des contenus qui sont ralentis, voir carrément censurés sur le net.

Olivier Heinry présente son expérience d’un hébergeur de contenu associatif avec Servideo. Les contenus peuvent et doivent, d’après lui, être hébergés par des réseaux de personnes se connaissant, pour faciliter le respect de la vie privée en ligne. Aujourd’hui il existe des solutions comme Lorea pour de l’hébergement plus responsable.

Mathieu de Breizh Entropy explique que d’après lui un hacker est une personne qui aime avant tout bricoler, bidouiller. Plusieurs pistes de réflexion sont développées au sein de ce hackerSpace, dont une critique du modèle économique de Google, qui serait axé sur l’exploitation des données personnelles des utilisateurs : « Nous ne sommes pas les clients de Google, mais ses produits », produits qui fournissons docilement nos temps de cerveaux disponibles pour du marketing ciblés et de fait assez bien toléré par l’ensemble des « produits ». Il préconise l’utilisation de service payants à des tarifs même très modérés mais n’utilisant pas nos données, pour de l‘hébergement mail associatif par exemple : sud ouest, toile libre, globenet, ouvaton, infini… Une solution proposée par Eben Moglen et son équipe est le réseau internet par maillage, de pair à pair avec le projet Freedom Box.

 

Echanges avec le public :

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