OPENatelier // Jeudi 23 avril 2015

Jeudi, c’était OPENatelier spécial art & hacking urbain! Alors on a mis la musique, on a sorti les bombes de peinture, les ordis et les fers à souder!

Retour sur ce qui s’est passé en compagnie de nos invités du jour, Guillaume Aka Gano, graffeur membre de l’asso the others; Léonard Aka concepteur et constructeur du traceur vertical à Plateforme C, et Martin de Bie, artiste membre du Graffiti Research Lab [Fr] et du collectif OR, en résidence 0.CAMP à Plateforme C cette semaine…

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L’après midi a démarré tranquillement par la confection de deux pochoirs, finement fabriqués à la découpe laser sur du carton, puis on a sorti de grandes feuilles à l’extérieur, et les festivités ont vraiment commencé.

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Accompagnés par Gano; Plusieurs participants dont Thibault, Mathieu, Fabrice, Pascale, Gabriel, Charlotte, Thomas, Frédéric et même Emile (qui passait par là avec son appareil photo), se sont essayé à l’art du graffiti et au maniement de la bombe de peinture!

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Pour se mettre en jambe, ils ont ainsi appris à tracer des formes géométriques, une ligne, faire du remplissage, du contour, du relief, bomber un pochoir…

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Puis, certains d’entre eux ont poursuivi l’aventure en « redorant le blason » intérieur de la porte d’entrée du fablab. Un exercice de style, de collaboration et de superposition du logo avec un dégradé chaleureux de couleurs! Le tout dans une ambiance bonne enfant et conviviale bien sûr !

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Et le résultat, un peu plus tard, c’est une magnifique porte ! Big up !

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Pendant ce temps là, à l’intérieur, les bidouillages fourmillaient dans tous les coins! Certains étaient installés au centre sur les ordis, d’autres sur les imprimantes 3D, un bon noyau bricolait du côté du coin électronique. Et à 16h sur les canapés, il y a eu la réunion mensuelle culture libre et fablab avec CEPI.

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En petit comité ce jeudi, le crew CEPI a fait la revue de l’actualité. On y a parlé de robocopyright, d’appel à proposition de la commission européenne, de patent madness et aussi du kit CEPI qui prend forme petit à petit, avec le premier prototype de la valise et un jeu exemple que Frédéric avait ramené pour l’occasion. C’était aussi l’occasion de finir les préparatifs pour la journée du 28 avril sur la vie privée et la propriété intellectuelle .

Après, on est passé temporairement en mode MIC pour un temps de présentations. Martin a présenté le Graffiti Research Lab, ses origines, son développement ouvert, la constitution du « noeud » français. Il a aussi présenté différents projets du collectif à travers le monde.

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On a ainsi pu découvrir, ou redécouvrir, que le Graffiti Research Lab est un mouvement qui a émergé aux Etats-Unis en 2006, sous l’impulsion de James Powderly/« Resistor » et de Evan Roth/«FI5E», dans le cadre du laboratoire « ouvert » de la fondation Eyebeam. Les principes de bases du mouvement ont été posés à travers un tutoriel posté sur le site instructables : « How-To-Start-Your-Own-Graffiti-Research-Lab », dont le point de départ est l’appel au rassemblement des hackers et des graffeurs, qui œuvrent, sur le net, ou dans l’espace public, au partage des idées et des œuvres. Le développement du mouvement et du réseau aux Etats-Unis est aussi lié à un autre projet des deux co-fondateurs, celui du F.A.T. (Free Art Technology) Lab.

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Parmi les projets du mouvement aux Etats-Unis, il y a eu les leds throwies, ou un petit montage simple à base d’une petite pile, d’une led, d’un petit aimant et de scotch, pour mettre de la « couleur » sur toutes les surfaces magnétiques de l’espace public! Attention, montage plus rigolo qu’écolo…dont voici le résultat à New York en vidéo, yo.

Il y a aussi le « lasertag » , pour projeter des tags sur des façades d’immeubles:

Mais un des projets les plus connus du Graffiti Research Lab (et sacrément ambitieux!) c’est celui mené en lien avec le F.A.T. Lab et Openframeworks: « l’eye writer » ou un appareil low-cost et open-source qui permet de dessiner avec les yeux, grâce à des techniques d' »eye tracking » (ou en français, d’oculométrie).

Il a été mis au point en collaboration étroite avec Tempt One, un graffeur atteint d’une sclérose latérale amyotrophique. Grâce à cet appareil et un système de vidéoprojection sur les murs, Tempt One, et plus largement les personnes atteintes de cette maladie, peuvent dessiner avec les yeux des œuvres d’art projetées ensuite sur des murs.

Un appareil peut-être pas si lointain du projet de lunettes laser « à lumière cohérente » de Yves, dont il a apporté le prototype la semaine dernière à l’OPENatelier, et qu’il présente à l’Apéro-Projet du mardi 28 avril!

A la suite du fameux tuto instructables, le mouvement « GRL » s’est développé un peu partout dans le monde, et notamment en France où il existe un réseau ouvert « Graffiti Research Lab France », dont Martin fait partie.

Parmi les projets « du coin », il y a le Near Tag Quality / N.T.Q. , une petite imprimante à graffiti, portative, et construite à base d’arduino et de bombes de peinture. On la programme pour reproduire des messages ou dessins simples sur des surfaces « statiques » ou en mouvement…

Il y a aussi le L.S.D. (Light to Sound Device), un petit dispositif permettant de faire un graffiti sonore pour parasiter (entre autres) d’autres parasites que l’on croise souvent dans la rue, à savoir, des publicités diffusées sur des écrans…

De « tag en code » et au niveau international, la communauté s’est aussi dotée d’outils communs permettant de tracer « un pont entre l’encre et le code ». Ainsi, c’est notamment dans une optique de documentation et de partage que le GML, « Graffiti Markup Language », a été inventé. C’est un format de fichier ouvert (.gml) basé sur le langage XML qui permet de stocker des données de mouvement. Ce format a été utilisé pour le projet « eye writer » et le laser tag par exemple.

Il peut aussi être associé au programme « Graffiti Analysis » (un autre outil) qui permet, à l’aide d’une caméra, d’analyser les mouvements tracés à la main, de les analyser, puis de les convertir en XML dans un fichier de format .gml. Les données de mouvement sont ensuite partagées et archivées dans une base de données ouverte en ligne: 000000book (encore un autre outil). Elles peuvent ensuite être réutilisées pour créer de nouvelles formes de visualisation ou de représentation des graffitis, en 2 ou 3 dimensions!

Après cette immersion au sein du Graffiti Research Lab, Martin a ensuite évoqué les travaux du collectif Or, en résidence cette semaine dans le cadre de 0.CAMP. Leurs recherches « éco-illogiques » ont pris corps à Plateforme C pendant la semaine, par des expérimentations sur le thème homme/machine/environnement.

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Martin a donc invité les participants à venir échanger avec lui autour des expérimentations menées à Plateforme C pendant la semaine, et aussi à venir bricoler avec lui un petit dispositif crée dans le cadre du GRL [Fr].

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Ce petit dispositif, c’est le NTQ / Lightprinter Soft. Initialement crée pour le projet « near tag quality » (l’imprimante à graffiti), c’est un petit logiciel qui peut être utilisé avec des barres de LEDs programmables et un arduino. Un dérivé en mode « light painting » que Louison et Fabrice ont ainsi joyeusement pu expérimenter!

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Un peu plus tôt, la partie présentation de l’après-midi a aussi permis à Léonard de nous reparler du prototype de traceur vertical qu’il a construit en début d’année, et d’échanger sur les avancées, les points de blocage, et les besoins en compétences techniques pour finaliser ce « drawbot » permettant de dessiner sur les murs!

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De quoi intéresser les graffeurs, mais aussi les bidouilleurs en tout genre à Plateforme C puisque son projet s’ancre dans plusieurs domaines… Il en a donc profité pour faire un appel à compétences sur la partie informatique et électronique de la construction du traceur, qui s’avèrent un peu plus complexes que prévu…et les échanges se sont poursuivis de façon informelle autour du traceur.

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Enfin, Gano a fait un petit retour sur les initiations menées en début d’après-midi, et il a annoncé le programme pour la suite, puisqu’il nous a fait une belle démo de graffiti en équipant Plateforme C d’un nouvel habitant.

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Celui-ci veillera désormais de façon bienveillante sur les bidouilleurs à Plateforme C pour les interpeller sur un phénomène parfois trop peu connu, celui du « passager clandestin », un sujet abordé notamment dans le cadre de la cellule « culture libre et fablab » CEPI.

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Pour nous éclairer sur cette la notion de « passager clandestin », voici un petit extrait de la note d’intention de CEPI.

« Cette notion ambiguë parle de l’appropriation d’un contenu, d’une production, d’une œuvre et son exploitation par une entité extérieure à la communauté de producteurs qui a permis son développement. Ainsi, le passager clandestin met en déroute toutes les valeurs basées sur le partage des connaissances, l’entraide et invite plutôt au repli et à la suspicion. Mener une réflexion sur ce type de situation au sein d’un fablab tel que Plateforme C semble être pertinent dans la mesure où cette situation pourrait bien arriver tôt ou tard, dans un contexte général de partage des recettes de fabrication et idées. »

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Et oui, parce que même si à l’OPENatelier et plus largement à Plateforme C et PiNG, on est en mode partage et confiance, on est jamais à l’abri que ça arrive! Et on ne le souhaite surtout pas, à Plateforme C ou ailleurs. Alors mieux vaut se prémunir, réfléchir à cette question et s’équiper, notamment sur le plan juridique ! Et ça, ici, c’est avec les travaux de CEPI que ça se passe!

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D’ailleurs pour info, le prochain rendez-vous « Culture libre et fablab » de la cellule, c’est le jeudi 21 mai à l’OPENatelier, où Thomas et Vladimir feront un petit point de présentation et d’avancées des travaux…donc soyons nombreux!

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Suite à ces nombreuses découvertes, réflexions, et expérimentations, l’OPENatelier s’est poursuivi et terminé dans la bonne humeur en mode graffiti, bricolage, découpe vinyle et réparations! Et pour la suite des opérations, rendez-vous la semaine prochaine !

En bonus, une petite revue de photos qui auraient aussi très bien pu illustrer cette journée…

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