Fixing Fashion

Fixing Fashion est un projet international, qui explore la question de la réparation et du recyclage des produits de l’industrie du textile et de la mode. À Hyperlien, le partenariat entre PiNG et le Humanlab de l’APAJH 44 donne un double sens à ce projet : Pour nous, « réparer la mode » ouvre aussi aux enjeux de l’accessibilité et de l’adaptation du vêtement à tous types de corps et de personnes.

Depuis de nombreuses années, les lieux de PiNG sont propices aux expérimentations et aux projets autour du textile. En effet, le parc de machine de l’association (machines à coudre, brodeuse numérique, découpeuse vinyle, découpeuse laser) permet de nombreux usages aux croisements du numérique, de la création artistique et de pratiques plus artisanales : broderie numérique, couture, flocage…

Si le point de départ de ces usages est souvent un désir esthétique, en termes de création artistique ou de personnalisation d’objet, ces dernières années, le sujet des déchets produits par l’industrie textile a aussi rendu incontournables les pratiques de la réparation et du réemploi. C’est notamment ce que traduit la naissance du réseau international Fixing Fashion, qui produit et échange de nombreuses ressources, en open source, sur ces thèmes de la durabilité des vêtements, de leur réparation et leur amélioration.

Pour PiNG, la participation à l’effort collectif de la fabrication de masques aux débuts de la pandémie du COVID 19, comme le travail quotidien avec le Humanlab de l’APAJH 44 nous ont aussi rendus sensibles à d’autres enjeux auxquels peuvent répondre les fablabs en se saisissant de la question du textile : ceux du soin et de l’accessibilité. C’est avec ce bagage et cet angle supplémentaire, adapter le vêtement à tous types de corps et de personnes, que nous souhaitons contribuer à « réparer la mode », à la manière de PiNG, par le faire, ensemble.

Le workshop « la mode et moi » s’articule autour des principes suivants

ACCESSIBILITÉ TECHNIQUE

Concevoir des vêtements adaptés à tous·tes, nécessite que tous·tes puissent faire soi-même, en fonction de leurs besoins propres. L’accessibilité technique comprend donc autant l’accessibilité même des lieux techniques et de leurs outils, ainsi que de l’ensemble des supports de transmission (documentation, tutoriels) et des savoirs techniques nécessaires.

ACCESSIBILITÉ FINANCIÈRE

Des vêtements accessibles existent parfois dans le commerce, mais souvent à des prix assez élevés. C’est le cas des capes de pluie adaptées aux fauteuils par exemple. L’une des raisons d’être du workshop est de pouvoir documenter les prototypes réalisés afin qu’ils soient reproductibles par des personnes intéressées et faire baisser les coûts.

ACCESSIBILITÉ ESTHÉTIQUE

Le plaisir esthétique ne peut être écarté pour des raisons d’accessibilité. L’impression directe sur textile peut permettre d’adapter à son goût des vêtements souvent peu esthétiques, dont l’achat est souvent guidé par des raisons de praticité d’enfilage. Le flocage peut également permettre d’adapter à son goût, et peut aussi avoir un certain intérêt pour les personnes malvoyantes, permettant de floquer en relief (lettres, braille, images).

OUVERTURE

il n’est pas nécessaire d’être un·e « professionnel ·le » pour prendre part aux workshops. Il suffit d’avoir des envies d’expérimenter autour du textile au sein d’un atelier de type fablab. Le workshop se veut être un espace de croisement entre des personnes, des réseaux, des communautés, des pratiques et des univers dont la diversité contribuera à nourrir la richesse des expérimentations.

DOCUMENTATION

Si les workshops sont d’abord un espace d’expérimentation et de prototypage, il y a un fort enjeux à pouvoir co-construire la documentation des réalisations qui s’y tiennent. Dans le cas de Fixing Fashion documenter les processus de fabrication est la condition à la réalisation de tutoriels qui permettront ensuite l’essaimage des projets. C’est ainsi une réponse directe à la problématique de l’accessibilité, notamment financière.

FAIRE ENSEMBLE

Les workshops sont des temps collectifs qui induisent une posture bienveillante et d’entraide envers les autres. Chacun·e doit pouvoir trouver sa place dans cette dynamique collective et veiller au bon usage commun des espaces comme des outils.