Fablabo /// Visite d’étude à Dublin

Après notre visite à Séville en février dernier, nous avons continué notre périple à la rencontre de la dynamique fablab/fabrication numérique en Irlande. A Dublin, pour être plus précis.

Là-bas, nous n’avons pas croisé de fablab estampillé MIT. Pour autant, les initiatives autour de ces questions ne manquent pas et nos deux jours de voyage ont été bien occupés.

JEUDI 6 JUIN 14 //////

Nous avons commencé nos visites par une initiative quelque peu différente dans son approche de celles croisées jusque là. FabAllThings est un projet imaginé par deux sœurs architectes, Kate and Emer, et Miguel, développeur hispanique, tous 3 fraîchement sortis de leurs études. Si le projet de départ était de créer le premier fablab dublinois type MIT, les 3 compères ont rapidement dû changer de projet faute de moyens. N’étant pas à cours d’idées, ils ont développé FabAllThings, une plateforme en ligne cherchant à valoriser à la fois le travail des designers et autres créatifs et les moyens de production qu’offre la fabrication numérique. La plateforme fonctionne ainsi: chaque mois un appel à projets est lancé. Designers, architectes, plasticiens, amateurs (…) sont invités à imaginer un produit demandé à partir d’une technique de fabrication numérique définie. Les internautes élisent les 3 projets qu’ils préfèrent et FabAllThings les produit (dans son atelier) et les vend (sur sa plateforme). Les bénéfices des ventes sont répartis entre les concepteurs (10%) et FabAllThings (90%). On est loin ici du modèle ouvert des fablabs ou de la transmission de savoirs propre à ces lieux. L’idée ici est plus d’offrir de nouveaux outils aux designers pour passer de l’idée à la vente de leurs produits. Le projet en cela est intéressant puisqu’il interroge la notion de valeur économique des projets développés à partir de machines à commande numérique. Au moment où nous les rencontrons, l’équipe vient juste de lancer la plateforme. Le succès sera t’il au rendez-vous? Affaire à suivre…
-> voir la fiche détaillée de FabAllThings

Nous quittons les deux soeurs pour nous rendre au Recyclism Hacklab, à deux pas d’ici (note: à Dublin, tout est plus ou moins à deux pas). Le Recyclism Hacklab est un projet animé, en grande partie, par l’artiste Benjamin Gaulon. Nous suivons depuis quelques temps déjà ses travaux et le voyage à Dublin était l’occasion de venir le rencontrer et d’échanger sur ses projets, en particulier le Hacklab. Ici, hackers et makers viennent questionner la façon dont les objets sont produits et en particulier les objets de l’industrie des télécommunications (critical making). Plutôt que d’imaginer de nouveaux projets en repartant de zéro, les membres du Recyclism Hacklab sont invités à changer de regard sur les déchets électroniques et technologiques (e-waste) afin de les utiliser de façon créative, de les détourner et de les mettre au service de leurs propres projets. Reposant pour beaucoup sur la personnalité de Benjamin, le devenir de ce lieu à Dublin est aujourd’hui en question. En effet, l’artiste a récemment posé ses valises à Paris pour enseigner à la Parsons School. Peut-être un atelier du même genre verra prochainement le jour dans la capitale française…
-> voir la fiche détaillée du Recyclism Hacklab

La prochaine étape de notre journée est la Science Gallery de Dublin. Nous en avons beaucoup entendu parler par différents partenaires de PiNG (en local comme à l’international) et sommes curieux de voir ce que propose cet espace. La Science Gallery est une galerie, comme son nom l’indique, pas forcément très grande, où sont abordés de façon croisée l’art et la science. Cette approche innovante vise à ré-imaginer les manières d’aborder les questions scientifiques. Plusieurs expositions par an, proposées par des curateurs ayant carte blanche, viennent interroger des thèmes comme la ville, le hasard, l’illusion, les frontières (…). La galerie s’organise autour de divers espaces: deux espaces d’exposition, un magasin (à l’image de celui de la Cité des Sciences à Paris), une cafétéria et des salles de réunion/conférence.
-> plus d’infos sur la Science Gallery

En fin de journée, c’est nous qui faisons l’objet d’une étude… Nous sommes invités par Benjamin Gaulon à présenter PiNG dans le cadre des rencontres DATA 2.0. Proposées par la Dublin Art and Technology Association, ces rencontres sont l’occasion de mettre en avant des acteurs de l’art et la culture numérique et de favoriser les croisements entre personnes qui s’y intéressent. C’est donc face à une poignée de participants, dont nous saluons la curiosité (ils ont préféré venir nous écouter plutôt que de profiter du rare soleil dublinois et des terrasses qui leur tendaient les bras), que nous présentons avec notre plus bel accent PiNG. What a challenge…
-> plus d’infos sur DATA

  

VENDREDI 7 JUIN 14 //////

Nous entamons la journée par la visite d’un autre espace dédié à la bidouille numérique: TOG, le hackerspace de Dublin. Avant d’être accueillis par Justin, nous croisons des membres du lieu sur le point de partir en week-end au vert soit 3 jours de camping/hacking en mode micro Chaos Computer Camp. Le temps de leur souhaiter un bon week-end et nous enchaînons sur notre visite. C’est un ancien atelier qui est devenu leur atelier. Les espaces sont nombreux et au service de leurs différentes activités: bibliothèque, salle de cours, ateliers, espace travaux manuels, laboratoire, cuisine (…). Une trentaine d’adhérents côtoient ces lieux pour venir y faire… ce qu’ils veulent en terme de hack et autres travaux liés au numérique. C’est un peu un club fermé pour initiés (ne devient pas membre qui veut) à l’abri du monde (et du soleil) derrière ces murs. Mais ils semblent bien s’amuser…
-> voir la fiche détaillée de TOG

Nous terminons notre séjour par un détour au Makeshop, magasin éphémère initié par la Science Gallery. Cet espace propose à la fois une boutique de gadgets susceptibles de plaire aux makers/bricoleurs et un espace atelier où tout un chacun peut venir s’initier à l’électronique ou la fabrication numérique s’il a 10 ou 30 min de temps libre, moyennant quelques euros. Des workshops plus longs sont également proposés. L’idée de cette boutique est de rendre le domaine de la fabrication numérique plus accessible au grand public. Si l’intention est bonne, elle n’en demeure pas moins ambitieuse et la Science Gallery, à la date où nous les croisions, interrogeait la ligne à poursuivre sur ce projet pour assurer sa réussite.
-> voir la fiche détaillée du Makeshop

 

Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous rentrons sur Nantes.
Prochaine étape, la European Maker Faire de Rome début octobre.

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